Interrogation sur la lettre M
Lettre des profondeurs et des courbes secrètes, M est la lettre du milieu, celle qui médite, qui murmure, qui médie. M comme mère, matière, mémoire. Elle évoque la mer primordiale, vaste étendue indifférenciée d’où jaillit la vie. M comme Maât, qui équilibre le monde entre l’ordre et le chaos ; M comme Mnémosyne, déesse grecque de la mémoire, mère des Muses, gardienne du verbe et des souvenirs du monde.
Lettre double et symétrique, M ouvre la voie aux mythes, aux montagnes sacrées, aux mondes souterrains. Elle est le seuil entre le visible et l’invisible, entre la mesure et le mystique. M comme Mystère, Métamorphose, Magie. Elle porte la vibration grave du mantra, le secret du mythe et l’appel du monde à s’ordonner dans le récit.
Sous cette lettre se cacheront des figures essentielles : Mithra, le dieu indo-iranien du pacte et de la lumière ; Morphée, sculpteur des rêves ; Mélusine, la fée-serpent ; Marie, la vierge-mère dans la tradition chrétienne ; ou encore Mélancholia, cette humeur noire féconde d’introspection. Ce sera aussi la lettre des monstres marins, des métaux alchimiques, des miracles oubliés, et de la Matrice, au sens le plus sacré du terme.
Bienvenue dans la lettre M. Là où les choses prennent forme dans l’obscurité féconde, là où l’univers se rappelle de sa propre origine.
